Les Justes parmi les nations
Rencontre avec François-Guillaume Lorrain autour de son livre Il fallait bien les aider
Que sont devenus ces héros de l’ombre qui, au péril de leur vie, ont secouru des Juifs pendant la période de l’Occupation ?
Afin de reconstituer les multiples chaînes de solidarités qui se sont nouées discrètement en France à cette époque, François-Guillaume Lorrain est parti, grâce à l’aide du Comité français pour Yad Vashem, à la rencontre des derniers Justes vivants. Il est aussi retourné dans les lieux de sauvetage, retrouvant des descendants de Justes ou de Juifs sauvés qui s’étaient engagés dans de longues démarches mémorielles. Car, très souvent, il a fallu plus d’une génération pour que les souvenirs rejaillissent et que ces sauveurs invisibles soient reconnus comme Justes parmi les Nations.
Par cette enquête intime et incarnée au cœur d’un chapitre trop méconnu de la Seconde Guerre mondiale, François-Guillaume Lorrain met en scène une quinzaine d’histoires emplies d’humilité, qui marquent par leur pudeur et redonnent espoir en l’humanité.
Témoignage de Jean-François Labidoire et Marie-Claude Rousselette-Labidoire, enfants de Joseph et Marguerite Labidoire, «Justes parmi les Nations» à l’occasion de dépôt de la médaille et du diplôme de ses parents dans les archives du CERCIL
Michel Goldberg et son épouse Chana, nés en Pologne, arrivent en France avant la guerre. Michel fait des études de brasseur à Pithiviers où il fait la connaissance de la famille Labidoire, Joseph et Marguerite. Leur fille Yvette naît en 1936. Dès septembre 1939, Michel est capturé et fait prisonnier de guerre en Allemagne, sa femme et sa fille sont à Levallois Perret. Devant le danger menaçant pour les familles juives, Chana décide, en 1944, d’envoyer sa fille chez la famille Labidoire, à Orléans. Joseph est employé de banque. Son épouse Marguerite s’occupe de leurs sept enfants. Ils accueillent la petite Yvette qui vient agrandir leur famille nombreuse. La sœur de Marguerite, Louise Léocournet, mère d’une petite fille va elle aussi avec son mari Louis, héberger la petite Yvette.
En 1944, les deux familles fuient les bombardements et s’installent dans une petite ferme en Sologne en amenant avec eux Yvette. Après la guerre, Chana qui était cachée avec de faux papiers vient chercher sa fille.
En 1953 toute la famille Goldberg émigre au Brésil et il n’y a plus d’échanges entre les 2 familles jusqu’en 2006 où Yvette (70 ans) est retrouvée. Elle vient à Orléans renouer avec la famille qui l’a sauvée. Le 21 septembre 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Joseph et Marguerite Labidoire, ainsi qu’à Louis et Louise Léocournet, le titre de Juste parmi les Nations.
Entrée libre, réservation conseillée au 02 38 42 03 91 / cercil@memorialdelashoah.org