Chaque année, le Cercil propose des expositions temporaires, prolongement des thématiques de recherche et de l’exposition permanente.
1994 : le génocide des Tutsi
- 7 juillet – 22 septembre
Entre le 7 avril et la mi-juillet 1994, plus d’un million de personnes sont mortes assassinées au
Rwanda : en moins de trois mois, les trois quarts de la population tutsi ont péri au cours du dernier
génocide du XXe siècle.
Événement historique majeur, le génocide des Tutsi rwandais n’est pas le fruit d’un soudain accès de folie collective. Le 7 avril 1994, lorsque débute l’extermination des Tutsi, les tueurs mobilisent toutes les ressources matérielles et humaines d’un État pour la mise à mort de masse : sur les collines et dans les quartiers, ils s’adonnent alors à la traque et à l’assassinat de leurs voisins. L’efficacité et la rapidité du massacre systématique des hommes, des femmes et des enfants tutsi rendent compte de la préparation minutieuse des tueries.
Envisager l’histoire et la mémoire du génocide des Tutsi implique une confrontation avec la réalité humaine et matérielle des massacres
Paris 1924 – 2024, les Jeux Olympiques, miroir des sociétés
- 19 mars 2023 – 3 novembre 2023
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont l’occasion de revenir sur cent ans de compétitions olympiques. Ce prisme du sport donne à voir de quelle façon ont été mobilisés, au cours des éditions successives, l’imaginaire du corps, les performances physiques et les enjeux diplomatiques.
Depuis leur fondation par Pierre de Coubertin jusqu’à aujourd’hui, les JO révèlent à quel point le sport a été instrumentalisé par des régimes politiques suscitant la résistance des démocraties et des sociétés civiles. 1936 est ainsi l’année des JO de Berlin, événement de propagande nazie mais également le commencement du Front Populaire dont Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale, mettra au point la politique sportive. Les régimes autoritaires utilisent ce domaine comme moyen d’embrigadement des populations, là où d’autres affirment un espace d’émancipation.
Au cours des cent ans, de nombreux destins de sportifs (Alice Milliat, Spyridon Louis, Harold Abrahams, José Andrade, Paavo Nurmi, Jules Ladoumègue, Helene Mayer, Jesse Owens, Gretel Bergmann, Rudolf Ismayr, Alfred Nakache, Rino della Negra, Abebe Bikila, Attila Petschauer, Carl Lewis, Boughéra El Ouafi, Alain Mimoun…) témoignent des persécutions vécues, de la solidarité entre athlètes et des combats menés.
SHOAH ET BANDE DESSINEE
- 21 mars – 26 novembre 2023
La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, un événement sans précédent dans l’Histoire. Le propre de tout événement est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction. La Shoah ne pouvait y échapper. Non sans prudence, erreurs et tâtonnements mais aussi avec génie, la BD s’est donc emparée de la Shoah.
C’est ce parcours historique et artistique qui vous est proposé dans ce qu’il est convenu d’appeler le 9e art en interrogeant les sources visuelles de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites. Comment la Shoah a été mobilisée par la fiction, que ce soit dans les comics ou dans la bande dessinée francobelge avec La Bête est morte ! de Calvo, où le thème est présent dès 1944. Plus de 75 ans plus tard, des lignes de force, quasiment une grammaire, se dégagent de ces narrations et de ces représentations dont cette exposition va tenter, pour la première fois, de dresser l’inventaire.
CALENDRIER
- Mardi 21 mars à 18h : inauguration avec visite de Didier Pasamonik, commissaire d’exposition
« L’ECOLE ET LA RESISTANCE » Des jours sombres aux lendemains de la Libération (1940-1945)
- 1er février 2023 – 7 mars 2023
La proclamation de l’État français, l’enterrement de la République et de la démocratie en juillet 1940, viennent frapper de plein fouet un pays qui, depuis les lois Ferry de 1882, s’est donné pour mission de fabriquer des républicains et de perpétuer la République. L’idéologie de l’État français prend le contre-pied des idéaux républicains. C’est donc logiquement que l’esprit républicain insufflé par l’école de la République va irriguer l’esprit de résistance, cette volonté de ne pas accepter ce qui semble inéluctable, de se dresser contre ce qui semble injuste et illégitime.
Cette école, qui fut le lieu de tant d’actes de résistance et de sauvetage mais aussi le point de départ de tant d’engagements résistants, vise aujourd’hui à perpétuer les valeurs qui animaient ces femmes et ces hommes et qui sont au fondement de la République française. Le rejet du racisme, de l’antisémitisme, de l’homophobie et des discriminations fait ainsi partie intégrante des combats quotidiens pour préserver une société démocratique, ouverte et tolérante.
L’exposition documente ces grandes thématiques à travers des documents d’époque, archives et images associés à des textes didactiques.
Présentations de l’exposition : mercredi 8 février 15h, vendredi 17 février 11h, vendredi 24 février 11h, mardi 28 février 15h
« C’EST DEMAIN QUE NOUS PARTONS » Lettres d’internés du Vel d’Hiv à Auschwitz
- 10 mai 2022 – 29 janvier 2023
Dans le cadre de la 80e commémoration de la Rafle du Vel d’Hiv (16 et 17 juillet 1942)
À partir du 10 mai 2022, le CERCIL présente une sélection de lettres d’internés des camps de Drancy et du Loiret, dans son exposition « C’est demain que nous partons. » Lettres d’internés, du Vel d’Hiv à Auschwitz.
Trésors des familles, ces lettres sont le témoignage bouleversant de l’humanité derrière les noms et les nombres. Écrites au Vel d’Hiv, à Drancy, dans le Loiret, à Pithiviers ou Beaune-la-Rolande, ces lettres font résonner, 80 ans plus tard, les voix de leurs auteurs dans les lieux de mémoire de la Shoah en France.
A partir de la fin de l’année 1940, des dizaines de milliers de Juifs se retrouvent enfermés dans les camps d’internement de la zone libre puis dans ceux de la zone occupée. Leur seul lien avec l’extérieur est alors la correspondance qu’ils peuvent parfois faire parvenir à leurs proches. Avec le déclenchement de la « Solution finale » en 1942 et les déportations, ce fil ténu maintenu avec l’extérieur se transforme en adieux avant la déportation. Ces lettres constituent souvent les dernières traces laissées par les victimes à la veille de leur départ, ou même parfois écrites depuis les wagons les emmenant « vers l’Est ». Envoyées depuis les camps d’internement, depuis Drancy ou jetées des trains, ces billets et cartes postales sont les derniers mots des victimes de la Shoah parvenus à ceux qu’ils aimaient.
Traduits, retranscrits, les originaux et fac-similés seront étayés de photographies et d’objets liés à la correspondance. Des éléments historiques permettront de mettre en lumière l’importance de la correspondance dans la Shoah, pendant et après la guerre, et son rôle essentiel dans la transmission de la mémoire et de l’histoire du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
SORTIR DE L’OUBLI. Le CERCIL, transmettre l’histoire et la mémoire des camps du Loiret
- Mai 2021 – Février 2022
En 2021, le Cercil-Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv commémore un triple anniversaire : les 30 ans de la création du Cercil, Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret en 1991, à Orléans ; les 10 ans de l’ouverture au public du Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv en janvier 2011, et les 80 ans de la rafle dite du « Billet vert », le 14 mai 1941. Au cours de cette dernière, 3 700 juifs étrangers, convoqués à se rendre dans les commissariats et postes de police de Paris et en région parisienne pour « examen de situation », sont arrêtés par la police française et transférés depuis la gare d’Austerlitz vers les camps d’internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande dans le Loiret, d’où la plupart seront déportés à Auschwitz entre le 25 juin et le 17 juillet 1942.
L’exposition-anniversaire Sortir de l’oubli. Le Cercil, transmettre l’histoire et la mémoire des camps du Loiret, organisée par le Cercil-Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv s’insère dans ce triple moment commémoratif. Cette exposition propose de jeter un regard rétrospectif sur le contexte qui a favorisé l’émergence du Cercil il y a 30 ans et de prendre la mesure du combat mené par ses fondateurs pour porter la mémoire de ces camps. Trente ans après, il s’agit également de souligner les apports historiques de la recherche sur les camps du Loiret, à travers la documentation et les fonds privés collectés.
Sortir de l’oubli la mémoire des camps du Loiret, telle a été la volonté du Cercil.